Moi, nous, vous. Le pourquoi du comment.
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Moi, nous, vous. Le pourquoi du comment.

Pourquoi j’ai créé cette ASBL, pourquoi je fais ces projets, pourquoi je me pose ces défis, ces difficultés supplémentaires? C’est une question qui revient souvent, et je le comprends, je ferais peut-être mieux de me reposer, de prendre soin de moi, de me ménager. Une part de moi en a envie, bien sur, mais une autre part de moi non, et c’est cette part de moi qui est la plus têtue.


L’année dernière, comme vous le savez, je suis partie un mois en Indonésie, sous tente, en mission écovolontaire. Lors de cette mission j’ai eu la chance de réaliser 4 treks dans la jungle. Ces treks étaient incroyablement difficiles : 14 à 17 heures de marche dans des conditions très physiques, dans la jungle primaire vous progressez à une vitesse de 100 à 200 mètres à l’heure, vous vous prenez des dénivelées de 500 mètres d’une traite. Lorsque j’arrivais à la moitié de ce versant, je ne pouvais plus parler, mon cœur battait à m’en rompre la poitrine, tous mes muscles brûlaient, et ceux des cuisses me donnaient l’impression qu’ils allaient se rompre, et j’avais si chaud, chaleur largement complétée par la présence de mes orthèses. C’était merveilleux.


Je vous vois sourire ou lever les sourcils. Pourquoi merveilleux? Parce que dans ces moments si intenses, je me suis retrouvée, simultanément, recentrée sur moi-même, connectée à chacun, et précisément à ma place. Ces sentiments là, alors que j’étais tout, sauf là où je devais logiquement être, c’est à dire plutôt dans mon divan à souffrir en silence, avaient une saveur, une intensité, une logique. Alors là j’ai su, vraiment j’ai su, que j’étais exactement là où je devais être. J’ai su que la souffrance n’était pas une finalité. J’ai su que je pouvais transcender tout ce qui m’abîme, tout ce qui me blesse, tout ce qui me rend triste, tout ce qui me déprime, et que je pouvais trouver en moi la force de mettre encore un pied devant l’autre, faire encore un pas, et un autre, et qu’une fois la souffrance acceptée, ce qu’on trouve derrière, ce n’est pas magique, ce n’est pas la fin de la souffrance, c’est juste la vie. La douleur continue de compter, elle continue d’être là, ce n’est pas elle qui change ou qui disparaît, c’est vous qui changez, car vous acceptez de vivre avec.


Lors de ces treks, j’avais mal, ho oui!! J’avais mal, et ça ne m’a pas empêchée de mettre un pied devant l’autre, jusqu’au moment où la douleur est devenue normale. Intense et normale, car, au final, avoir mal, et bien c’est moi. C’est ma réalité. Et pourtant je peux vivre, et vivre les conséquences de mes choix avec le plus de sérénité possible, parce que je choisis le bonheur, même lorsque je suis déprimée. Lorsque je me sens vide, seule, douloureuse, abandonnée par le destin, je sais....... Je sais que ça va passer et je sais aussi que j’ai choisi le bonheur, et ça, déjà, ça me rassure.


L’ouverture aux autres je l’ai aussi vécue là bas, et ça c’était un beau sentiment inattendu. Au maximum de mes forces, c’est à dire quand je n’en avais plus, et que je devais fouiller chaque parcelle de mon être pour trouver la volonté de continuer, j’ai eu des images qui me sont venues en tête, par surprise, aux moments où j’étais le plus concentrée sur moi, sur ma respiration, sur chaque pas qui me coûte si cher, c’est à vous que j’ai pensé, oui, à chacun d’entre vous. Et j’ai tenté, à chaque pas, à chaque respiration de vous envoyer ce que j’avais trouvé. Moi, nous, la terre, le monde, la force et l’exaltation d’avoir enfin compris que la douleur ne s’arrête jamais. L’exaltation d’avoir compris que malgré la souffrance on peut y aller, on peut en rire et surtout ....on peut vivre!


Alors, ces projets, je les fais pour moi, je les fais pour vous, car vous me portez autant que j’essaie de vous porter. Et si le pas suivant c’est pour vous que je le fais, alors j’ai tout gagné, et si le pas suivant vous le faites en pensant à moi, alors j’aurai tout gagné.



Mes amis, vivons, vivons encore, vivons malgré tout, vivons avec force, vivons avec rage, vivons avec passion, vivons, encore, encore.

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